America

Son premier EP a pour nom "America" et ce n’est pas le moindre de ses paradoxes. L’Italien Alessio Peck a en effet élu domicile à Paris et chante dans sa langue natale. Musicien complet, sa mue en chanteur /auteur/compositeur s’opère sous le signe d’un retour au glorieux passé musical de son pays.

En l’espace de quatre titres, il embrasse l’ensemble des cultures qui l’ont nourri durant son enfance et ses dernières dix années à bourlinguer dans le rock indé. À travers cette synthèse idéale, "America" définit le parcours d’un artiste qui a fantasmé la patrie du rock, l’a rêvée comme le pays de tous les possibles. La déception à sa découverte a été à la hauteur de ce qu’elle lui a apporté, assumant tant son ADN italien que sa digestion dans une pop internationale.

En quatre chansons, le voilà qui réconcilie tant six décennies - des 60’s à aujourd’hui - que chacun des royaumes de la pop-song, de Rimini à la Californie en passant par Liverpool et Boston. Désormais, plus besoin de se cacher ni d’en faire trop pour Alessio. Dans des formats courts, incisifs, ses compositions sont de celles qui passaient à la radio en réunissant les générations au bal populaire, qu’on retient dès la première écoute.

Qu’on ne s’y trompe pas. Derrière sa légèreté apparente et son écriture en couplets refrains entêtants, la pop d’Alessio Peck se montre plus grave que futile. Il y est question d’amour, de celui qui donne des ailes, mais aussi de celui qui les brûle et fait tomber très bas. Les responsabilités au passage à l’âge adulte, la crise d’identité qui pointe quand s’envolent les certitudes et l’insouciance de l’adolescence. Un artiste qui tire le meilleur du tour du monde musical accompli et cherche les réponses aux questions de sa propre vie. America, Italia… peu importe, le monde est à lui.